La Mère de Vaux débarque à Beyrouth avec le projet d’y ouvrir un établissement destiné à donner aux jeunes filles de la classe aisée une éducation et une formation en rapport avec leurs besoins. Un certain nombre de péripéties l’y attendaient ! Mais elle avait pour elle l’esprit d’entreprise, un zèle généreux, et cette foi qui transporte les montagnes.
Dès 1868, elle loue à Beyrouth, dans un quartier européen, une grande maison appartenant à la famille De Freige et appelée “Le château bleu”, et le 7 octobre, le pensionnat accueille ses premières élèves. Mais, comme le nombre des élèves grandissait rapidement, il a bientôt fallu louer une seconde maison, puis une troisième … Ce provisoire ne pouvait durer. Alors que l’institution vit sa première séance mensuelle de remise de notes, la Mère de Vaux se met en quête d’un terrain où construire le couvent.
Après des mois de recherche, deux terrains sont en vue : l’un près de la mer, et l’autre sur la colline St. Georges. Lequel choisir ? Guidée par son souci d’assurer l’environnement le plus salubre pour ses pensionnaires, la Mère de Vaux fait faire cette expérience pour le moins originale : On dépose dans chacun de ces endroits un quartier de viande de mouton. Vingt-quatre heures plus tard, celui de la colline est nettement mieux conservé que l’autre. Le choix fut ainsi fixé ! Mais ce n’est pas sans difficulté : La colline appartenait à 18 propriétaires. Il a fallu de longs pourparlers pour convaincre les plus récalcitrants. Finalement, une entrevue avec le cheikh Beydoun, vieillard presque centenaire et puissant propriétaire, porte ses fruits, et grâce à son appui, on vient à bout des dernières résistances.