En 1854

Les Dames de Nazareth sont appelées en Palestine par le patriarche latin Monseigneur Vallerga. Leur choix se porte tout naturellement sur la ville de Nazareth où elles installent leur première maison. Dix ans plus tard, Mère Pauline de Vaux, nouvelle supérieure générale de la congrégation, part pour Rome où elle rencontre Monseigneur Vallerga. Il lui fait part des besoins spirituels de la ville de Beyrouth, et l’engage fortement à y fonder une maison le plus vite possible, ne serait-ce que pour combattre l’influence grandissante des Protestants.

En 1868

La Mère de Vaux débarque à Beyrouth avec le projet d’y ouvrir un établissement destiné à donner aux jeunes filles de la classe aisée une éducation et une formation en rapport avec leurs besoins. Un certain nombre de péripéties l’y attendaient ! Mais elle avait pour elle l’esprit d’entreprise, un zèle généreux, et cette foi qui transporte les montagnes.

Dès 1868, elle loue à Beyrouth, dans un quartier européen, une grande maison appartenant à la famille De Freige et appelée “Le château bleu”, et le 7 octobre, le pensionnat accueille ses premières élèves. Mais, comme le nombre des élèves grandissait rapidement, il a bientôt fallu louer une seconde maison, puis une troisième … Ce provisoire ne pouvait durer. Alors que l’institution vit sa première séance mensuelle de remise de notes, la Mère de Vaux se met en quête d’un terrain où construire le couvent.

Après des mois de recherche, deux terrains sont en vue : l’un près de la mer, et l’autre sur la colline St. Georges. Lequel choisir ? Guidée par son souci d’assurer l’environnement le plus salubre pour ses pensionnaires, la Mère de Vaux fait faire cette expérience pour le moins originale : On dépose dans chacun de ces endroits un quartier de viande de mouton. Vingt-quatre heures plus tard, celui de la colline est nettement mieux conservé que l’autre. Le choix fut ainsi fixé ! Mais ce n’est pas sans difficulté : La colline appartenait à 18 propriétaires. Il a fallu de longs pourparlers pour convaincre les plus récalcitrants. Finalement, une entrevue avec le cheikh Beydoun, vieillard presque centenaire et puissant propriétaire, porte ses fruits, et grâce à son appui, on vient à bout des dernières résistances.

En mars 1870

Toute la propriété actuelle est acquise et enclose.

Le firman de Constantinople obtenu en 1871 permet aux travaux de démarrer. Mais les seules fondations creusées à sept, huit, et dans certains endroits à quatorze mètres au-dessous du sol, engloutissent les premiers fonds. Tandis que les suites de la guerre de 1870 en Europe semblent devoir tarir toutes les ressources venues spécialement de l’œuvre du St. Sépulcre de Cologne, une dame allemande fait des dons inespérés qui permettent aux travaux d’avancer. Le 10 septembre 1873 a lieu la première installation sur la colline.

Et enfin, en 1877

Au milieu d’un immense parc, s’élève une belle structure en U, aux murs de pierre dorés par les rayons du soleil couchant et aux cloîtres blancs à ogives orientales.

Le nombre des élèves grandissant d’année en année, des annexes plus modernes viennent s’ajouter à la structure d’origine.